INSERTION PROFESSIONNELLE


Autonomie, Intégration, Epanouissement, ces trois pivots incontournables de la prise en compte du handicap sont-ils envisageables sans parcours scolaire d’abord, puis professionnel ensuite ?
Comment en effet être autonome sans salaire, intégré sans travail, et épanoui sans reconnaissance professionnelle ?

A-Historique

La notion de travailleur handicapé est définie par la loi du 23 novembre 1957, puis la loi d’orientation du 30 juin 1975 installe une Commission Technique d’Orientation et de Reclassement Professionnel (COTOREP) par département et pour les adultes de plus de 20 ans. Cette commission reconnaît le handicap, en fixe le taux d’invalidité, et accorde la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH).

Aujourd’hui, la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) ( Informations sur la MDPH ) se substitue à l’ancienne COTOREP, ainsi qu’à la Commission Départementale d’Education Spéciale (CDES) et au Dispositif de la Vie Autonome (DVA). En son sein, c’est la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH), qui attribue la RQTH.

Cette RQTH autorise son bénéficiaire à (voir site http://www.travail-solidarite.gouv.fr) :

  • Etre orienté vers une entreprise adaptée, un établissement ou service d’aide par le travail ou une formation (stage en centre de formation ordinaire ou spécialisé, contrat d’apprentissage…)
  • Etre soutenu par le réseau de placement spécialisé Cap Emploi ( Informations sur CAP-Emploi ) (Equipe de Préparation et de Suite de Reclassement ou Organisme d’Insertion et de Placement ; EPSR/OIP)
  • Etre bénéficiaire de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés à laquelle sont soumis les établissements d’au moins 20 salariés.
  • Accéder à la fonction publique par concours, aménagés ou non.
  • Bénéficier des aides de l’AGEFIPH ( Informations sur l'AGEFIPH ) pour l’insertion en milieu ordinaire de travail.
  • Etre prioritaire pour accéder à diverses mesures d’aides à l’emploi et à la formation.

B-Travail en milieu ordinaire

Les embauches peuvent être directes et les salariés en situation de handicap bénéficient du même contrat de travail et du même statut que les autres salariés.
La loi du 10 juillet 1987 impose à chaque entreprise publique ou privée l’emploi de personnes handicapées à hauteur de 6% de ses effectifs.


L’Association Nationale de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Handicapés (AGEFIPH) gère les contributions financières versées par les entreprises qui ne respectent pas cet engagement.

Cette association œuvre à :

  • Améliorer l’accès à l’emploi des travailleurs handicapés.
  • Aider les entreprises à recruter et à conserver leurs travailleurs handicapés.
  • Approfondir la connaissance de la population active handicapée.

Le réseau CAP EMPLOI, financé en partie par l’AGEFIPH, assure des missions spécifiques de préparation, d’accompagnement des parcours et des insertions professionnelles des personnes handicapées.

« Pôle Emploi » informe également sur :

  • Les aides à l’embauche indexée sur les types de contrat (CDI, CDD, contrat pro ou d’apprentissage…)
  • Les aides au maintien dans l’emploi (aides techniques et humaines, aménagement des situations de travail, suivi et soutien des salariés handicapés.

Ces demandes et ces dossiers se formulent et se constituent auprès de la délégation régionale de l’AGEFIPH.

C-Travail en milieu protégé

Une personne handicapée dont les potentialités ne permettent pas d’exercer une activité professionnelle en milieu ordinaire peut être orientée par la CDAPH vers un Etablissement ou Service d’Aide par le Travail (ESAT) ou vers un Atelier Protégé (AP).

  • L’ESAT est un établissement médico-social dont la vocation est de donner une activité productive à des personnes handicapées pour favoriser, si possible, sa future orientation en atelier protégé ou en milieu ordinaire.
  • L’Atelier Protégé est une entreprise de droit commun qui adapte ses emplois aux capacités de leurs salariés handicapés.

Ces établissements offrent de réelles solutions mais disposent malheureusement d’un nombre de places trop insuffisant.

D-Handicap visuel et insertion professionnelle

Le handicap visuel est considéré à tort ou à raison comme un handicap grave lorsqu’il s’agit d’évoquer l’insertion professionnelle d’un mal ou non-voyant.
Le temps n’est pas si lointain où les plus performants d’entre eux faisaient kiné ou musique, quand la majorité effectuait des travaux manuels de rempaillage de chaises ou de reprise de filets de pêche.
Les progrès de la technologie et le développement des techniques palliatives et les aides optiques permettent de compenser les difficultés de déplacement et de prise en compte des informations écrites et visuelles.
Les possibilités d’emploi et de formation sont donc plus nombreuses et plus accessibles.
Il convient aujourd’hui de communiquer sur ce handicap et de faire évoluer les représentations collectives.
Un plan « handicap visuel 2008-2011 » vise à améliorer la dignité, l’autonomie et l’intégration sociale des aveugles et malvoyants. « Améliorer l’accès à l’emploi avec l’adaptation des postes de travail et le suivi personnalisé de la personne handicapée visuelle » est une des 5 mesures de ce plan.

E-Conclusion

Même si une réelle prise de conscience de notre société, une volonté des alternances politiques, des textes de loi et des nouveaux dispositifs aident à la prise en compte des personnes handicapées dans le monde du travail, il n’en reste pas moins que leur chemin est bien souvent encore plus ardu et plus sinueux que celui d’un autre demandeur d’emploi.
Certes tout est possible et les exemples de parcours brillants et méritants ne manquent pas.
Gageons également que l’intégration dès le plus jeune âge du handicap fera que les copains d’aujourd’hui deviendront plus facilement les collègues de demain.
Cependant, le vieillissement prématuré, la fatigabilité, l’accessibilité souvent difficile, les niveaux de formations limités … compliquent et pénalisent.
L’obligation de légiférer pour reconnaître ce droit fondamental qu’est l’accès au travail n’est-elle pas en elle-même une forme de discrimination même si elle est positive ?
( Clic pour des compléments d'information sur l'insertion )

Écran précédent