Les professionnels


A qui vous adresser lorsque vous rencontrez des problèmes de vue ?
Différents professionnels sont concernés, au premier rang desquels figurent les médecins ophtalmologistes.

La réadaptation en basse vision s’effectue dans une approche globale de la personne. Les réponses proposées dans le cadre d’un projet individuel seront pluridisciplinaires, en relation avec la sévérité de la déficience visuelle et de ses incidences.
Leurs objectifs seront :

  • la stimulation de la vision fonctionnelle ;
  • le développement des moyens psychomoteurs et sensoriels de compensation ;
  • la mise en place des aides optiques et non optiques ;
  • l’enseignement des techniques palliatives (braille, informatique adaptée, locomotion, activités de vie journalière…) ;
  • le développement de l’autonomie.

Ces aides spécialisées seront apportées par l’orthoptiste, l’opticien, le psychomotricien, le rééducateur en locomotion, le rééducateur en actes de la vie journalière, le psychologue, l’enseignant spécialisé, l’éducateur spécialisé, le transcripteur-adapteur, l’assistante sociale …

A- L’ophtalmologiste

L’ophtalmologiste est un médecin spécialiste de la vue (10 ans d’études). En France, ils sont plus de 5000 à exercer cette profession.

Le rôle de l’ophtalmologiste est de :

  • diagnostiquer et traiter les pathologies et affections des paupières, de l’œil ainsi que des voies lacrymales : cataracte, rétinite pigmentaire, glaucome …
  • corriger les troubles et défauts de la vision : strabisme, presbytie, astigmatie …

L’ophtalmologiste officie en milieu hospitalier ou dans un cabinet. Votre médecin traitant peut vous orienter vers lui mais vous pouvez également le consulter directement.

La consultation ophtalmologique :

Afin d’évaluer l’état de santé de vos yeux et de votre fonction visuelle, l’ophtalmologiste répertorie vos antécédents personnels et familiaux, généraux et ophtalmologiques, ainsi que vos symptômes. Après l’examen de vos yeux et de vos paupières par différents biais (mesure de la pression intraoculaire, examen du champ visuel …), l’ophtalmologiste établit un diagnostic et pose ses prescriptions thérapeutiques ou techniques (rééducation, intervention chirurgicale, port de lunettes …).

L’ophtalmologiste collabore avec :

  • le médecin généraliste ;
  • l’opticien, qui fournit les lunettes ou lentilles, prescrites au patient ;
  • l’orthoptiste, qui accompagne le patient dans les rééducations oculaires nécessaires.

La consultation d’un ophtalmologiste est prise en charge à hauteur de 70% par l’assurance-maladie. Son ordonnance vous donne accès à une couverture par la Sécurité Sociale et les assurances complémentaires. »
Source : http://www.lebloglunettes.com/metier-ophtalmologiste.html

B- L’orthoptiste basse vision

Par l’orthoptie « Basse-Vision », on touche surtout à des notions « d’éducation visuelle »
Il ne s’agit pas de voir comme avant mais d’utiliser au mieux sa vision fonctionnelle.

Ce type de rééducation s’adresse à tout type de personnes malvoyantes et même très malvoyantes, que le déficit soit congénital ou acquis, que la pathologie entraîne une vision floue, parcellaire, tubulaire ou périphérique.
La rééducation orthoptique basse vision doit permettre à la personne déficiente visuelle de mieux utiliser ses capacités visuelles et de retrouver son autonomie en vision intermédiaire (sur l’espace d’une table ou sur écran) et en vision fine (lecture ou écriture).

C’est-à-dire que l’on déborde de la prise en charge « classique » de l’aspect binoculaire, bien que tout ce qui se rattache à cette fonction binoculaire reste primordial (recherche d’œil directeur, savoir si la pathologie a induit un changement d’œil fixateur, connaître la fonction musculaire et d’éventuelles atteintes antérieures ou conjointes à la déficience visuelle tels strabisme ou paralysies oculomotrices) puisque cela aura une incidence non négligeable sur la conduite à tenir.
Ce que l’on va chercher à développer :

  • une meilleure localisation des objets ou des obstacles en sollicitant le balayage visuel des patients ;
  • une meilleure utilisation de leur fixation de substitution ;
  • une augmentation du « rendement » des réponses visuelles à un stimulus, c’est-à-dire que la réponse visuelle soit plus consciente et donc moins fatigante.

La rééducation se situe après réalisation :

  • d’un bilan ophtalmologique complet qui permettra de définir si l’atteinte oculaire peut être considérée comme « stable » ;
  • d’un bilan optique qui précisera les éventuels besoins en aides optiques.

La première étape est une analyse fonctionnelle qui permettra au rééducateur d’apprécier les performances visuelles, les moyens de compensation déjà mis en place ainsi que les lacunes et les difficultés rencontrées. Elle permet de définir les axes de travail et de proposer un projet adapté à chaque individu.

La prise en charge rééducative peut être longue et nécessite donc patience, disponibilité, motivation et travail quotidien mais tous ces efforts sont payants et les objectifs fixés au départ sont souvent atteints.
La rééducation s’articule sur plusieurs axes de travail :

  • travail de la fixation oculaire : apprendre à une personne atteinte d’un scotome central à excentrer son regard afin d’utiliser une autre partie de rétine encore fonctionnelle ;
  • travail de la motricité oculaire conjuguée : poursuite, saccades… mouvements utilisés en lecture et dans la vie courante pour le repérage d’obstacles, par exemple ;
  • travail des stratégies visuelles : apprendre à contrôler et ressentir le déplacement visuel pour un mouvement moins anarchique et moins fatigant. C’est-à-dire par exemple, pour une personne ayant un rétrécissement campimétrique important, apprendre à canaliser son attention (poursuite visuelle dirigée et dynamique), calibrer les saccades volontaires et anticiper sur le déplacement en ayant de bons repères dans l’espace (savoir s’en servir et savoir inciter son entourage à utiliser un vocabulaire approprié) ;
  • travail de la coordination oculomotrice : le geste de la main (et les mouvements du corps dans leur globalité) sont calés, de manière innée, sur le repérage maculaire ; si celui-ci est déficient, le patient ressentira une maladresse gestuelle, ayant pour effet un geste trop ou pas assez ample ; il convient de faciliter la coordination motrice entre œil et main jusqu’à retrouver une gestuelle ajustée ;
  • travail de lecture : c’est la gêne la plus fréquemment exprimée ; le but est d’améliorer la qualité, la vitesse et l'endurance avec ou sans aide optique ; se familiariser avec des outils de grossissement allant de simples lunettes plus grossissantes à des aides optiques plus sophistiquées (divers types de loupes ou systèmes microscopiques) ou, à l’extrême, l’utilisation d’aides électroniques ;
  • travail de l’écriture : avec ou sans guide-ligne ; phase ultime de la coordination oculomotrice, exercices à répartir en ergothérapie ou orthoptie en fonction de la pathologie et des prises en charge déjà en cours. 

Source : Diaporama « La prise en charge en orthoptie basse vision », http://www.orthomalin.com/accueil/index.php?m=selection&a=selec_logiciel&ID=229

C- L’instructeur en locomotion

L'objectif du travail de l'instructeur en locomotion est d'amener la personne déficiente visuelle à acquérir ou à retrouver une autonomie dans ses déplacements, en fonction de ses possibilités propres.
Ce travail s'adresse à toute personne rencontrant des difficultés dans ses déplacements, que ce soit du fait d'une vision altérée, floue ou parcellaire, ou du fait d'une cécité totale. Il consiste, dans un premier temps, à évaluer le plus précisément possible avec la personne, en environnement connu et inconnu ses difficultés et également ses possibilités.
Puis, selon les objectifs validés avec la personne et l’équipe pluridisciplinaire :

  • développement des possibilités visuelles fonctionnelles, même parcellaires ou déformées, en vue d’optimiser le déplacement, la sécurité, et de limiter la fatigue ;
  • utilisation et organisation des sens compensatoires (audition, toucher, sens des obstacles...). En effet, ceux-ci doivent pallier la perte totale ou partielle de vision. Ce sont des sens qui se mobilisent de façon beaucoup moins naturelle et immédiate que la vue, et qui demandent à être sollicités de façon précise pour que le cerveau puisse les interpréter et les utiliser correctement ;
  • connaissance du fonctionnement corporel dans l'espace, afin d'avoir un déplacement efficace et aisé : quarts de tours, demi-tours, marche en ligne droite, position des différentes parties du corps pendant la marche, position du corps par rapport à l'environnement... développement des capacités de représentation mentale. Cela concerne deux aspects du déplacement: la représentation de l'environnement et celle du déplacement dans cet environnement. Cela passe par des exercices variés et de difficulté croissante, sur des trajets autour de pâtés de maison de différentes formes par exemple. Ce travail s'effectue avec le support de maquettes tactiles rapides qui doivent aider à la représentation ;
  • apprentissage des stratégies de déplacement et des techniques spécifiques (traversées, gestion d’espaces particuliers, transports en commun…) ;
  • mise en place, lorsque c’est nécessaire, d’aides optiques adaptées : verres teintés permettant d'être moins gêné par le soleil et améliorant la vision des contrastes, monoculaire permettant une détection visuelle plus précise d'informations à moyenne et longue distance (lecture de noms de rues par ex.) ... Ces aides n'ont de pertinence que si elles sont effectivement essayées en situation, expliquées dans leur maniement, et ce, sur plusieurs séances souvent ;
  • mise en place, lorsque c’est nécessaire, d’aides techniques : canne et technique de canne, lorsque cette dernière s'avère indispensable pour un déplacement en sécurité. Cette technique est très précise et demande un réel apprentissage pour être efficace. Cela concerne bien entendu les personnes complètement aveugles, mais aussi celles dont la vision fonctionnelle, même dans son utilisation la plus rationnelle et efficace, ne suffit pas à assurer la sécurité (exemples: vision tubulaire, trop floue...). Cela peut concerner également les personnes malvoyantes qui ont des difficultés dans des situations très précises : trop de luminosité ou au contraire pas assez, moments de fatigue ou de saturation ; cela leur permet alors de gérer elles-mêmes leur mode de détection des obstacles : visuel ou tactile, ou les deux (l'utilisation de la canne permettant de consacrer ses possibilités visuelles à d'autres explorations que celles liées à la sécurité proprement dite).
  • travail sur les points de repère fiables. Cette partie du travail doit aboutir pour la personne à ce qu'elle soit capable ultérieurement de chercher et de trouver le plus possible seule ses propres points de repère dans d'autres types d'environnements.

Tout cet apprentissage s'effectue avec une progression que l'on adapte à chaque personne, et pour laquelle, petit à petit, l'instructeur va prendre ses distances car la personne déficiente visuelle est amenée à retrouver confiance en ses capacités. A la fin de la prise en charge, après des déplacements en semi autonomie, puis en autonomie complète, la personne concernée aura acquis la faculté d'adaptation nécessaire pour transposer ses connaissances à n’importe quel type d’environnement. »
Source : Diaporama « La prise en charge en orthoptie basse vision », http://www.orthomalin.com/accueil/index.php?m=selection&a=selec_logiciel&ID=229


D- L’ergothérapeute

Son but ;

  • La restauration d’une confiance en soi grâce à une écoute attentive, et un accompagnement dans la découverte de ses possibilités.
  • Le développement sensoriel des autres sens : audition, odorat, toucher ;
  • L’éducation gestuelle et organisationnelle ;
  • La recherche de solutions simples mais efficaces pour pallier les situations de handicap.

La rééducation se situe après réalisation d’un bilan fonctionnel complet (ophtalmo, orthoptique et optique).

La première étape est une analyse de la demande. Elle permet de définir les axes de travail et de proposer un projet adapté à chaque individu.
La prise en charge rééducative peut se faire à domicile si besoin (maison, travail, distributeur, maison de retraite) ou le plus souvent au sein de la structure.
Un contrat écrit fixe les objectifs de la prise en charge.

Son contenu :
- Travail de rééducation visant le développement des nouvelles aptitudes sollicitées dans les techniques de compensation en lien avec le reste de l’équipe.

  • Définir avec la personne, le type de stratégie qu’elle utilise, sa façon de s’organiser, de mémoriser les choses ou de se les représenter, afin d’optimiser ses potentiels en matière de compensation. Comme par exemple un travail de représentation mentale de l’environnement Windows dans le cas d’une personne atteinte d’une cécité congénitale ;
  • Evaluer sa sensibilité tactile ou sa dextérité, afin de faire un point et éventuellement de mettre en place des exercices pour les développer (en lien avec le braille par exemple).

- Les activités de la vie journalière : faire prendre conscience aux patients de leurs capacités, et leur apprendre à s’adapter aux situations de la vie quotidienne. On tient compte de la personne, de ses désirs, de son environnement, et de ses pathologies associées (amputation, lombalgie, prothèse de hanche…).

  • Manipulation des moyens de paiement: Apprendre à ne plus tendre son porte monnaie ni donner son code de CB ; faire ses chèques ;
  • Tenue à table : retrouver le plaisir et la convivialité d’un repas ;
  • Cuisine : vaincre son stress vis à vis de la cuisson et apprendre à s’organiser ;
  • Courses : repérage dans le commerce, apprentissage de la demande d’aide, recherche de solutions… ;
  • Entretien du linge : lavage, repassage et couture ;
  • Ménage ;
  • Puériculture ;
  • Manipulation du téléphone: gestion des fixes et portables ;
  • Accès à l’heure ;
  • Soins personnels : maquillage, se peser, prendre sa température ou compter les gouttes… ;

- Travailler l’écriture en noir pour acquérir la maîtrise du geste et choisir une aide technique adaptée (guide ligne) ;
- Dactylographie et raccourcis clavier : l’informatique est un moyen de compensation extraordinaire, mais il faut déjà connaître son clavier avant de pouvoir aller plus loin ;
- Conseils pour l’aménagement du domicile : choix des lumières, circulation entre les meubles, organisation, choix des contrastes au niveau des peintures. »
Source : Diaporama « La prise en charge en orthoptie basse vision »,http://www.orthomalin.com/accueil/index.php?m=selection&a=selec_logiciel&ID=229

E- L’enseignant spécialisé option B

C’est un professeur des écoles (titulaire du CAPA-SH) ou un professeur de collège ou de lycée (titulaire du 2CA-SH).

  • Le premier enseigne en CLIS, en UPI, ou dans un établissement spécialisé accueillant des élèves déficients visuels. Lorsqu’il est itinérant ou mis à disposition d’un SAAAIS (Service d’Aide à l’Acquisition de l’Autonomie et à l’Intégration Scolaire), il intervient auprès des équipes et des élèves scolarisés en école primaire et dans le second degré.
  • Le second enseigne à des élèves déficients visuels du second degré scolarisés en classe ordinaire ou à des élèves d’UPI, organise et coordonne l’enseignement au sein de ce dispositif, ou enseigne dans un établissement régional accueillant des élèves déficients visuels.

Missions de l’enseignant itinérant spécialisé dans la déficience visuelle

E1- Démarches auprès des élèves et des équipes :
L’élève déficient visuel est scolarisé dans la classe.
L’enseignant spécialisé, sollicité, interviendra avec sa spécificité et en complémentarité du travail de l’enseignant d’accueil pour :
    - Amorcer ou aménager la scolarisation de l’élève

  • Participation à l’élaboration de l’évaluation des besoins ;
  • Participation aux Equipes de Suivi de Scolarisation (ESS) ;
  • Préparation avec l’équipe éducative de l’arrivée de l’élève dans une école, un établissement scolaire ou lors d’un changement de cycle ;
  • Conseils relatifs aux accompagnements humains et/ou aux aménagements pédagogiques nécessaires.

    - Aider à la scolarisation :

  • Travail avec l’enseignant autour de l’élève, en petits groupes ou en groupe classe, selon des projets spécifiques (autour d’aspects techniques comme le braille ou ayant trait à la vie de classe) ;
  • Sensibilisation des élèves de la classe et de l’école au handicap visuel et aux particularités de l’enfant accueilli ;
  • Travail autour de la socialisation de l’enfant et de son autonomie.

    - Accompagner l’élève DV dans les apprentissages :

  • Médiations et/ou remédiations en individuel, dans la classe, ou hors de la classe ;
  • Travail en individuel pour une technique ou un apprentissage spécifique (braille, utilisation de l’outil informatique, lecture de documents iconographiques…).

    - Aménagements spécifiques
     Conseils, informations, guidages auprès des enseignants, AVS, équipe pédagogique

E2- Travail avec les partenaires professionnels
    - Professionnels de l’Education nationale :

  • Travail avec la circonscription de l’ASH.
  • Les enseignants spécialisés dépendent de l’Inspection ASH.
  • Travail avec les directeurs, chefs d’établissement, enseignants d’accueil, AVS, enseignants référents, autres enseignants, membres du Rased, Conseillers d’Orientation et psychologues des collèges et des lycées, médecins scolaires…

Le partenariat se fait prioritairement avec l’enseignant d’accueil qui reste responsable de l’élève. L’enseignant spécialisé est une aide pour la scolarisation de l’enfant déficient visuel.

    - Partenaires extérieurs 

  • le SAAAIS (Service d’Aide à l’Acquisition de l’Autonomie et à l’Intégration Scolaire) ;
  • le CAMSP, le CMP…


E3- Autres interventions possibles:

  • Sur des projets particuliers de l’établissement, de circonscription : journées à thème autour du handicap ou de l’accompagnement ;
  • Sensibilisation à la déficience visuelle ;
  • Aménagement (adaptation, transcription) des évaluations pour les élèves déficients visuels.

Écran précédent